La butineuse

Une accablante chaleur écrase notre beau pays. Certain département dont le  mien ont déclenché le plan canicule niveau 2. Et pendant ce temps les abeilles, fortes de leurs deux ailes butinent de fleurs en fleurs. Quand à moi je me suis installé sur une ile ombragé par d’immenses peupliers, espérant y trouver un peu de fraicheur. Mais en lieu et place de cette dernière, je n’aurai le droit qu’à une moiteur étouffante et désagréable.

 

Les carpes sont bien présentent, est les départs commencent à la tombée de la nuit pour s’arrêter dès potron minet. Toutes de petites communes dont le poids vari entre 6 et 9 kilos. Et puis dans ce fatras d’écaille, un silure d’un petit mètre viendra semer la zizanie parmi dans mes bannière. Ce mal élevé se payant même le luxe de m’écorcher quelques doigts de la main droite. La jeunesse n’a plus de savoir vivre…

Qui aurai cru que c’est seul sur une ile au milieu d’une rivière française que je ferai la rencontre d’un danois fort sympathique, venant tenter de séduire quelques carpes francophone. Parlant anglais aussi bien qu’un chat qui tente d’aboyer, et mon interlocuteur n’ayant pas plus de vocabulaire en français qu’une carpe analphabète, les gestes et les dessins dans la terre furent de précieux allier pour parvenir à nous comprendre. Cette rencontre entre passionné de pêche, amoureux des carpes fut une parenthèse civilisée forte agréable. Les heures chaudes de la seconde après midi furent propices à une longue sieste réparatrice, en attendant que le soleil décline à l’horizon et que Manu me rejoigne pour la seconde nuit. 

La nuit tombe et les températures diminuent de quelque degré rendant les choses plus vivables. Malgré mes tentatives infructueuses de la veille nous replaçons tout de même deux lignes en bordures. Bien nous en à pris car cette nuit là les bordures nous offrirons deux carpes. Certes de taille modeste mais ne crachons pas dans la soupe, car cela fait toujours plaisirs de tirer sur une carpe quelque soit sa taille.

Et puis comme sorti de nulle part, en début d’une nouvelle matinée caniculaire, une carpe du calibre supérieur, une miroir pour ne pas gâcher notre plaisir, viendra tâter notre tapis de réception. La belle avait donc décidé, telle une abeille opportuniste de butiner les quelques bouillettes que nous lui proposions.

Cette session n’a rien d’exceptionnel, mais je souhaitais vous la conter car j’y ai trouvé du bonheur. Et finalement la leçon est une nouvelle fois qu’il n’y a pas que l’extraordinaire qui est vecteur de joie. Et cela nombre de carpistes semblent l’avoir oublié.

"Chaque joie est un gain, et un gain est un gain, si petit soit-il." Robert Browning