The final countdown (le compte à rebours final)

Publié le par Viv

Il est des sessions au gout particulier, avec une amertume dont on ne sait que faire.  Ce genre de session ou l’on arrive au bord de l’eau comme si c’était une fatalité, une triste routine. C’est le week-end il faut s’y rendre, et tel des forçats de la passion nous savons que notre devoir est d’être sur les berges.

En ce premier samedi d’avril, c’est avec ce mauvais esprit que je m’installe face à une étendue d’eau, coincé dans une riche végétation à peine remise d’un long et vigoureux hiver. Et j’ai dans l’idée que demain à l’heure de ranger les cannes je n’aurais toujours effectué la moindre capture et que Manu qui pêche en grand lac à 200 kilomètres de là sera lui aussi toujours capot.

Pourquoi tant de pessimisme alors que le printemps et à nos portes ? Ou est passé cette envie d’en découdre, d’allé toujours plus loin, toujours plus vite ? Envolée ! Envolée sous le coup des bredouilles à répétitions, sous le poids des deux cent heures de capot que Manu et moi cumulons depuis le début de l’année, écrasé par des températures négatives et des intempéries intempestives… En bref, nous n’avons plus le moral et seul la passion nous maintient encore sur les berges.

md18

Heureusement pour moi, je suis accompagné par Geoffroy qui lui est plein d’entrain et d’envie de bien faire. Je m’inspirerai donc de son dynamisme, je secouerai la tête trois quatre fois de gauche à droite et de haut en bas pour me remettre les idées en ordres et puis je placerai mes lignes là où bon me semble. Deux montages seront placé contre la berge d’en face qui comme vous le savez et toujours plus attirante, deux montages pleine eau, un montage à nos pieds et enfin une canne joker sera placée dans un baie de quelques dizaines mètres carrés sur notre droite.  

Les averses viennent, s’éloignent, reviennent et décharge sur nous quelques gouttes de pluie. Deux arc en ciel nous montre la voie pour atteindre le pays des bisounours (ça vous rappel des souvenir ?!), un appel à Manu pour prendre des nouvelles. Ces dernières sont peu réjouissantes. Une journée de pluie et pas une carpe à mettre devant l’objectif. La météo annonce même des gelées sur la région où il pêche. Quand la poisse nous colle elle ne nous lâche plus. Et nous, elle nous tient la cheville depuis plus d'un an.

Après un classique « pate mal cuite à la bolognaise », je n’ai aucune peine à trouvé le sommeil bercé par les chansons de Brassens,  Renaud, Eddy Mitchell que diffuse nostalgie en FM…

Sans que nous en soyons conscient, pendant notre sommeil la terre continu inlassablement sa rotation, et au matin le soleil nous offre quelques rayons d’une agréable chaleur. Comme prévu rien n’a bougé.

Mais dans l’instant suivant, et afin de me faire mentir un circuit électronique, relier d’un coté à une roulette et de l’autre à un haut parleur, reçoit l’information de me déchiré les oreilles… Biiiiiiiiippppp

72g--2-.JPG

 Sa déroule, je suis sur le cul ! Geoffroy rentre dans l’eau ; en chaussette s’il vous plait ; et bien vite une petite commune fini dans le filet. Un pin’s dirons certain, une saucisse pour d’autre. Mais pour moi à cet instant ce poisson et l’étincelle qui me rappel pourquoi je suis passionné et qui lance ma saison sur une piste plus optimiste en me rendant mon envie, et mon ambition sans borne.

A mon retour mon père m’attend dans la cuisine pour allez déguster quelques vins du mâconnais chez un petit producteur local. Alors quoi de mieux pour arrosé le premier poisson de l’année ?  Santé !

Ps : si j’ai nommé cet article le dernier compte à rebours c’est qu’en cas de capot j’aurais certainement raccroché les cannes pour quelques week-ends afin de me poser et de repartir sur des bases plus saines. L’obstination, l’acharnement ne sont pas forcément la meilleure solution pour parvenir à ses fins.

"La fatalité veut que l'on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard." Oscar Wilde

Publié dans Au bord de l'eau

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article